Morceaux de vie...

Comme ça fait mal

Comme ça fait mal d’ouvrir son cœur

Pour ne voir que personne n’en veut

Silencieuse et profonde douleur

Qui ne supporte aucun aveu

Comme ça fait mal d’ouvrir ses yeux

Pour ne voir que le vide autour

Larmes inutiles fumée sans feu

Tout ça juste pour un peu d’amour

Comme ça fait mal d’ouvrir sa bouche

Pour ne voir qu’il n’en sort plus rien

Tous les mots sont couverts d’une couche

De glace que rien non rien ne vaincs

Comme ça fait mal d’ouvrir ses bras

Sans que personne vienne s’y blottir

Ça fait bien plus mal qu’on le croit

Ça donne parfois envie de mourir

Comme ça fait mal d’ouvrir ce livre

Qui n’est rien d’autre que la mémoire

Y voir que rien n’a pu survivre

Disparaître ses derniers espoirs

Mais malgré mon cœur et mes yeux

Malgré mes bras et ma bouche close

La suite de ce livre douloureux

Je la promets teintée de rose…

17/06/2000

Pimprenelle a du courage

Comment fais-tu jeune fille

Pour supporter ce frère

Qui à son peuple sourit

Mais trahit par derrière

Ce roi des appâts rances

Nabot à talonnettes

Hypocrite en puissance

Miroir aux alouettes

Petit Napoléon

Qui se prend pour un saint

Mais qui imite le front

Et son borgne assassin

À coup de fausses promesses

Et de «　travailler plus　»

Il ment avec adresse

Ce tyran ce gugusse

Il sème sa poudre aux yeux

Cupide marchand de sable

Nounours dans ses cieux

A dû péter les câbles

Que tu es courageuse

Face au chef de patrie

Même si ta vie heureuse

Une belle-sœur l’a brunie…

04/05/2009

Peace

20000 jeunes soldats sous la terre

Et rien n’a changé en surface

Les bottes sonnent comme elles résonnèrent

Sous les pavés de la menace

Y’a pas assez de sang impur

Au point d’abreuver les sillons

Mais y’a des hommes bien trop obscurs

Qui font former des bataillons

De toute façon la tyrannie

Est toujours de ceux qui s’en sortent

L’ennemi n’est pas de sa patrie

Et l’étendard la mort le porte

Y’a pas de féroces soldats

Ni dans nos campagnes ni ailleurs

Y’a que des mômes qui marchent au pas

Avec derrière leurs mères qui pleurent

Aux larmes de toutes ces Citoyennes

Ne formez plus vos bataillons

Laissez le pavot la luzerne

Pousser envahir nos sillons

20000 jeunes soldats sous la terre

Et encore tant à inhumer

Qu’au milieu de cette misère

J’ai arrêté de les compter…

                                                                                                 25/04/2001

Le sourire des chimères

 Un masque tout de verre

Toujours assez opaque

On voit rien à travers

Ni les coups ni les marques

Un masque qui inspire

Que ce qu’on en attend

De la joie un sourire

Rien de triste d’inquiétant

Un masque pour paraître

Que rien d’autre n’apparaisse

Avant de disparaître

Que personne ne se blesse

Un masque pour masquer

Nul ne peut démasquer

Nul ne le veut non plus

Les apparences ont plu

Le sourire des chimères

Aux faciès éternels

Est un masque de fer

Caché sous les dentelles…

06/01/2002

Le caméléon

Je suis parfait caméléon

Nul ne peut voir ne peut savoir

Ce que je pense vraiment au fond

Ce que je veux ou non bien croire

Je suis parfait caméléon

Pour rire quand je devrais pleurer

Je sais aussi être très con

Ou invisible sans me cacher

Je suis parfait caméléon

Je me fonds même dans le silence

Mes cris d’angoisse sortent sans son

Ma présence se change en absence

Je suis caméléon le jour

Mais le suis encore plus la nuit

Dans l’obscurité qui m’entoure

Je suis toutes ces ombres qui me fuient

Je suis parfait caméléon

Seul mon regard peut me trahir

Reflets de mes vraies émotions

Mes yeux ne savent pas mentir…

16/08/2001

L'encrier

Il y a du sang dans l'encrier
Là où ma plume va se noyer
Car contre le fléau des maux
Pour plus de poids j'écorche les mots
Que saignent les phrases sur le papier
Qu'importe c'est la sève des martyrs
Que pleurent les lignes ensanglantées
Qu'importe elles témoigneront du pire

Il y a du feu dans l'encrier
Là où ma plume va se brûler
Je me consume à cause des maux
Pour le crier j'enflamme les mots
Que brûlent les yeux des incrédules
Qu'importe ils paient leur ignorance
Que nos souffrances ils accumulent
C'est le prix de l'indifférence

Il y a du vide dans l'encrier
Là où ma plume va s'assécher
Pour ne pas dénoncer les maux
"Ils" ont tout fait pour taire mes mots
Que se brisent mes ongles sur les murs
Qu'importe je dois laisser une trace
Que mon cadavre soit une injure
Qu'importe la mort à de la grâce

Il y a mon sang dans l'encrier
Ma plume ne doit pas s'arrêter
Par ma vie je payerai les mots
S'il le faut pour vaincre les maux
Que se vident mes veines mes artères
Qu'importe bien d'autres sont tombés
Si la paix gagne un jour la guerre
Mes mots pourront cesser de saigner…

10/12/2001